Dans sa spécialité
Nicolas Ivanoff
est une "pointure". Il est en équipe de France "illimité" (la catégorie
reine de la voltige) depuis 1997. Il a été champion du monde en équipe
en 2000 et plusieurs fois vice champions d'Europe en équipe. Et n'allez
pas croire que c'est une vieille gloire. Ces dernières années, il a
continué à décrocher des titres prestigieux...
Red Bull Air Race... Cette compétition est certes organisée par la
marque du même nom, mais elle est reconnue et parrainée par la
Fédération aéronautique internationale. Elle consiste en des slaloms
aériens, matérialisés par des plots en tissu gonflés d'air, entre
lesquels les pilotes évoluent à basse altitude à 350 km/h et en
contre-la-montre.
Une série de six courses a lieu un peu partout dans le monde
et un classement général est établi chaque saison. En 2010, Nicolas
s'est classé 5e au général...
Pour avoir une idée de l'exploit que cela représente, on peut visionner
cette vidéo
pour le moins éloquente !
...
En 2011, il s'est encore illustré dans les compétitions officielles en
décrochant, avec ses collègues de l'équipe de France le titre de
vice-champion du monde par équipe, montrant ainsi qu'il est toujours au
sommet de son art.
La griserie d'un sport éprouvant
"
La France
, dit Nicolas Ivanoff,
a une longue tradition de formation à la voltige aérienne grâce à de
nombreux clubs qui dispensent un enseignement sur des "CAP 10", de bons
avions français. On peut être un très bon pilote d'avion sans avoir
jamais fait de voltige, de même qu'on peut très bien s'en tirer au
volant d'une voiture sans avoir fait de stages de conduite sur glace...
Mais quand on sait conduire sur glace, quand on a tâté de la voltige, on
sait mieux se débrouiller dans des conditions de conduite ou de vol
difficiles."
L'un de ses élèves, Émiliano del Buono
, présent à Saint Yan le 25 avril avec son bel avion parle de la
griserie que lui procure la voltige avec des étoiles dans les yeux
:
" C'est un sport assis, mais, croyez moi, c'est un vrai sport. Le défi
c'est de se situer constamment dans les trois dimensions. Nos avions
développent 340 chevaux et on encaisse des accélérations terribles qui
nous écrasent sur le siège. Il faut pouvoir lutter contre la force
centrifuge qui atteint parfois huit G et cela, dans toutes les
positions, y compris la tête en bas. Le sang afflue dans la tête et
reflue très rapidement dans le reste du corps. Le cœur doit constamment
équilibrer la circulation sanguine et très vite. Il est très sollicité
et passe par des phases de battements intenses. En course, quand on
enchaîne des figures
dans tous les sens, qu'on slalome sur le ventre, qu'on revient sur le dos, qu'on vire à 360 degrés
, le cœur peut battre jusqu'à 180 fois/minute. Malgré cela, il faut
rester très concentré sur les manœuvres à faire, ne jamais perdre ses
repères. Je vous prie de croire qu'à la fin d'un exercice, la fatigue
nerveuse et physique est réelle".
"
Pour la voltige, Saint Yan, c'est très bien
"...
Invité à exercer son activité à Saint Yan
, Nicolas Ivanoff y est venu "pour voir" et a été conquis.
"
Saint Yan pour nous, c'est très bien.
D'abord, la région est plate
, explique-t-il.
Pour apprendre c'est mieux qu'en zone de montagne car, en voltige, on a toujours besoin de l'horizon pour se repérer.
Ensuite, on peut voler à la verticale du terrain d'aviation, ce qui est
pratique car, durant les exercices on a aussi besoin d'un axe visuel au
sol qui nous est donné par les pistes. Et c'est aussi précieux car comme
on n'a pas à s'éloigner de l'aérodrome en raison d'un trafic aérien
trop intense, on gagne du temps d'exercice. Et, pour les élèves, le
temps, c'est de l'argent et des économies d'essence. Certes, il y a le
trafic de l'ÉNAC, mais il est parfaitement géré par la tour de contrôle.
On n'a pas à s'en occuper nous-même.
Enfin, on peut se loger et manger sur place, ce qui n'est pas à dédaigner non plus.
Pour nous, ici, c
'est vraiment confortable.
"