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Le capitaine Hugh Vérity : les vols s'effectuaient à la seule clarté de la lune. Nous n'avions que peu d'instruments.
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Les Westland Lysander étaient renommés pour leur capacité à atterrir et décoller sur de très courtes distances.
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Pour signaler le terrain d'atterrissage aux pilotes, pas de pistes balisées. Les résistants devaient allumer trois foyers lumineux en forme de L inversé.
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Reconstitution de l'atterrissage d'un Lysander, accueilli par des Résistants.
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Une foule d'environ 700 personnes a participé à cette cérémonie, applaudissant chaleureusement les intervenants.
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Mme Carolyn Paton a déposé une gerbe devant la stèle Jean Moulin. Carolyn Paton, d'origine anglaise, est conseillère municipale à Melay et présidente de la chorale Melay Singers.
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La chorale Melay Singers, dirigée par Robert Paton, mari de Carolyn, a interprété le chant des partisans, puis les deux hymnes nationaux.
Il était un peu plus de 23 heures, en cette nuit du 19 au
20 mars 1943, lorsqu'un avion Lysander en provenance de Londres
atterrit dans un pré de Melay situé entre la Loire et le canal, au lieu
dit l'Île Bagneaux. À son bord se trouvaient Jean Moulin, chef de la
Résistance, envoyé par le Général de Gaulle pour constituer le Conseil
national de la résistance (CNR). Il était accompagné du général
Delestraint, premier chef de l’armée secrète et de Christian Pineau,
chef du réseau Phalanx.
Tous trois furent réceptionnés par des
Résistants : Pierre Delaye (opérateur radio) et son frère Jean, Henri Morier et Claude Commerçon, garagiste à Marcigny, qui les emmena en voiture vers Marcigny pour y passer la nuit.
Le courage et l'habileté du pilote fut évidemment déterminante dans la réussite de cette mission.
C'est à Leslie Blankley, directeur du SYAB de l'aérodrome de St Yan qu'il revint de parler de l'escadron 161.
Sean Brady, le président de l'association de la Royal Air Force Association, ancien pilote de la guerre, lui avait demandé de le représenter. Leslie Blankley s'employa à souligner l'incroyable effort aérien britannique dans la bataille de France et à honorer la mémoire des pilotes anglais qui furent nombreux à laisser leur vie dans ces convoyages aériens de nuit. Il expliqua à l'assistance :
"
Les pilotes de l'escadron 161 utilisaient surtout des Lysanders car ils étaient capables de décoller et d'atterrir sur une courte distance. Les opérations avaient toujours lieu lors de nuits de pleine lune parce qu'elles offraient aux pilotes de meilleures conditions de visibilité. C’est la lune qui déterminait le calendrier des opérations, qui éclairait la route de l’avion jusqu’aux terrains d’atterrissage situés le plus souvent en rase campagne, dans des champs ouverts assez éloignés des zones peuplées et des lieux de cantonnement des troupes allemandes d’occupation.
Le témoignage de Hugh Verity, qui fut le commandant de cet escadron 161 de novembre 1942 à novembre 1943, nous montre toute la difficulté de ces vols et le courage qu'il fallait aux pilotes britanniques pour accomplir leur devoir. "
Nous avions,
écrit ce commandant,
une montre, un badin (indicateur de vitesse), une boussole, une carte et nos deux yeux, seulement guidés par la clarté très incertaine de la lune. Pour trouver le terrain d'atterrissage, on ne nous balisait pas de piste. Il nous fallait repérer trois points lumineux que les résistants devaient disposer au sol en forme de L inversé
".
À la lecture de ces lignes,
continue Leslie Blankley,
on comprend mieux pourquoi les pertes ont été très importantes, atteignant à certaines périodes un avion par semaine ! Cet épisode de l'histoire qui a eu lieu ici à Melay nous rappelle l'esprit de coopération qui a animé les Résistants français et les pilotes de la RAF et plus particulièrement les pilotes de l'escadron 161. Nous avons aussi le devoir de rendre hommage à ces héros anonymes qui sont morts pour la France. Aujourd'hui, on ne peut oublier l'impact de leur action et de leur sacrifice sur notre histoire.
"
À la fin de la cérémonie, après ce vibrant rappel de l'histoire des infiltrations et exfiltrations d'agents en France de 1941 à 1945, on chanta avec ferveur, "la Marseillaise" et le "God save the Queen".
Compléments d'information sur ces vidéos Youtube :
Reconstitution d'une opération d'infiltration d'agents du SOE avec un Westland Lysander
Actualités anglaises de 1936 : missions du Lysander au sein de la Royal Air Force et caractéristiques de l'avion.
Témoignage du commandant Hugh Verity, interviewé à la base de Tangmere
Vol de démonstration d'un Lysander restauré durant un meeting récent.