Frédéric Haegelen, pilote en Nouvelle Calédonie a choisi St Yan pour héberger un Beech 18
qu'il veut restaurer.
Coup de cœur pour un coucou
Pour grossir la photo cliquer une fois
Pour grossir la photo cliquer une fois
Pour grossir la photo cliquer une fois
Pour grossir la photo cliquer une fois
Un Beech 18
en restauration
à Saint Yan
Amoureux de la belle mécanique, le pilote français Frédéric Haegelen n'a pas pu résister à l'idée de remettre en état de vol un Beech 18 qui s'abîmait sur un aérodrome anglais.
Histoire d'un coup de cœur et tribulations d'un avion né en 1952 et qui a volé au Canada, aux USA, en Grande Bretagne avant d'atterrir à St Yan...
Frédéric Haegelen vit en Nouvelle Calédonie où il exerce son métier de pilote, mais il revient une fois par an, durant cinq semaines, en Bourgogne, à Vosne-Romanée, où ses parents ont une maison. Il a toujours voulu être pilote, mais avant de commencer à voler, il a travaillé pour l'association Flying Legend, organisatrice de meetings aériens, puis, pendant 10 ans, comme mécanicien pour la société anglaise Edwards Brothers qui restaurait des avions de collection (B25, Catalina, DC3, …). Puis, à force de ténacité, il réalise enfin son rêve et devient pilote. Dans un premier temps, il part travailler aux Antilles, à St Barthélémy, avant d'opter finalement pour la Nouvelle Calédonie. Il assure aujourd'hui des liaisons régulières sur Beech 200 et Twin Otter, entre la Grande Terre et les îles Loyauté, pour le compte de la Cie Air Loyauté.
Denis Bérin, Mark Edwards et Frédéric Haegelen effectuent les premiers travaux de restauration
Période d'abandon près de Londres. Train d'atterrissage cassé.
La longue carrière
du Beech 18
En 2009, l'un des deux frères Edwards, Mark, pour lequel
il avait travaillé au sein d'Edwards Brothers, prend contact avec lui
pour lui signaler qu'il vend un avion de collection dont il est
propriétaire.
"
Il s'agissait d'un Beech 18 sur lequel j'avais travaillé quand j'étais chez Edwards Brothers
, raconte Frédéric.
Historiquement, les Beech18 sont des avions militaires, développés par le constructeur
américain Beechcraft durant l'Entre-deux-guerres. Ils ont été produits en
très grande série durant la seconde guerre mondiale. On les a utilisés
comme avions de transport léger - ils peuvent emporter neuf passagers - et
comme avions d'entrainement. À ce titre, il a été utilisé à Saint Yan
dans les années cinquante. Après la guerre, ils ont été produits jusqu'en
1969, essentiellement pour des usages civils. Il y a eu plusieurs
versions avec des motorisations différentes.
Le mien est un modèle D-18S livré à l'armée de l'air canadienne en 1952. Il a beaucoup bourlingué.
"
En effet, après son début de carrière au Canada, le Beech
18 de Frédéric Haegelen est vendu en 1968 à une société américaine
basée à Tucson en Arizona qui le transforme pour le mettre aux normes du
transport public en Grande-Bretagne et le revend deux ans plus tard, en 1970, à une société écossaise,
Eastern Seaboard,
basée à Dundee.
Il est ensuite acheté par une société de Londres,
Airspeed International Corporation
qui l'utilise comme avion de transport public jusqu'en 1992, année où elle le cède, à
Euroworld Miami Inc,
une autre société anglaise créée par Mark Edwards.
Période d'abandon
Mark travaille trois ans pour remettre l'avion en état, mais il n'en
profite que peu de temps. La crise économique de la fin des années
quatre vingt dix le met en difficulté. Il vole avec ce Beech 18 pour la
dernière fois en 1998, puis le gare en plein air, sur l'aéroport de
Northweald, près de Londres. Il restera là onze ans. Au fil des années
son état se dégrade. Son train d'atterrissage s'enfonce dans le terrain
et une tempête finit par le casser. La mousse envahit les ailes… Marc
Edwards le met alors en vente et contacte Frédéric Haegelen pour le lui
faire savoir. Ce dernier décide alors de le racheter.
"
J'ai toujours été un fan des moteurs en étoile
, dit-il.
C'est de la belle mécanique, simple, robuste et facile d''entretien. Là
ça tombait bien, j'en avais deux pour pas cher ! Objectivement, c'est un
coup de folie. Mais il en faut dans la vie…
"
La restauration a commencé
Donc, après avoir acheté cet avion en 2009, Frédéric Haegelen a voulu
le ramener en Bourgogne. Chaque semaine, il y revient cinq semaines. Il a
donc cherché un lieu pour l'abriter. "
Seul Saint-Yan m'offrait un abri correct avec un hangar suffisamment
grand, dit-il. Le Beech 18 fait quand même 15 mètres d'envergure… De
plus, l'aérodrome et l'espace aérien sont bien dégagés et il y a des
pompiers. Pour moi, c'est impeccable.
Après avoir trouvé ce hangar à St Yan, il me restait à ramener l'avion
en France. On a réparé le train d'atterrissage et les moteurs, et en
juillet dernier, on a pu effectuer un vol direct, d'Angleterre jusqu'à
Saint Yan. Maintenant, pour qu'il continue à voler, il faut qu'il passe
une visite annuelle. Je vais lui faire subir un bon nettoyage, un
check-up complet et le restaurer aussi bien que je pourrais.
"
Pour Frédéric, l'aventure ne fait donc que commencer. Il a débuté les travaux de restauration cette semaine (photos ci contre) en compagnie d'un ami de longue date, Denis Bérin, de Nuits-St-Georges en Côte d'Or et de... Mark Edwards, heureux de ce sauvetage.